lundi 28 juin 2010

Coups du soir de Juin


La saison des coups du soir bat son plein, j'en profite de temps en temps, parfois seul, parfois avec les membres de mon club sur le parcours No-Kill d'Épinal et encore d'autre fois encore avec Christophe. Vendredi soir, j'ai pris mon premier bain sur le parcours No-Kill après une rencontre impromptue avec une roche. L'eau est rentrée dans le waders, les boites de mouches, le gilet, le fil, tout était trempé mais comme la température était assez élevée je n'ai pas arrêté de pêcher pour autant. J'ai réussi à faire une belle séance avec la capture de six ombres et deux truites fario sans compter quelques blancs, seule l'obscurité m'a fait sortir de l'eau malgré le fait que je commençai à sérieusement avoir froid.

Le lendemain, j'avais une réunion avec l'AAPPMA d'Épinal, le mercure du thermomètre approchait des records pour la saison, mais le soir venu, j'étais bien décidé à faire un nouveau coup du soir, j'ai rejoint Christophe sur la première catégorie vers vingt-heures pour une séance d'un peu plus de deux heures. Pour la première fois de la saison j'ai bien cru rentrer à la maison sans avoir touché le moindre poisson, le vent soufflait venant du sud ce qui nuisait sérieusement à la présentation de la mouche, le fil passait avant cette dernière, rédhibitoire. De plus malgré les nombreux insectes présents dans le ciel, baétis, phryganes, ecdyos, peu de poissons se manifestaient en surface, à priori les insectes n'étaient pas décidés à finir sur l'eau ou les poissons tout simplement absents ? Toutefois, dans la pénombre à l'aide de mon fameux éphémère au corps orangé, j'ai réussi à mettre dans l'épuisette une vandoise de fort belle taille. Juste avant de décider d'en finir avec ce coup du soir, un poisson gobait sur un poste reconnu pour abriter de façon systématique une truite, cela fait trois ans que j'en prends et relâche là, Christophe l'a tenté mais compte tenu que j'étais mieux placé c'est finalement moi qui l'ai capturé. Sur le coup dans l'obscurité, j'avais cru qu'il s'agissait d'un chevesne et j'étais un peu déçu mais il n'en était rien, c'était bien une petite truite.


Concernant le spot je suis surpris du peu de poissons présents, cela fait trois fois que je m'y rends cette saison, la première fois c'était un peu tôt dans la saison et j'avais vraiment fait du poisson malgré avoir quitté le poste avant le véritable coup du soir, la seconde fois il avait fait trop froid et quasi aucune prises, et cette fois ci. Pourtant toute les conditions semblaient réunies, cependant nous avons vu comme un chemin sur la rive droite, j'espère qu'un pêcheur aimant la chair (pour ne pas l'appeler autrement) n'a pas trop pratiqué sur le secteur ! Il faut dire qu'en première, on peu prélever des ombres ... je vais encore passer pour un râleur, tant pis, mais je pense ne pas être le seul. (cf blog totoff)

Dimanche la chaleur était toujours présente, même encore plus que la veille, Christophe m'appelle et  nous décidons de faire un autre coup du soir, encore un peu plus en amont cette fois. Nous avons déjà pêché ce secteur une fin d'après-midi et l'endroit avait bien plus à Christophe. On se retrouve à vingt heures, petite discussion, préparation des cannes et surtout des bas de ligne, quelques minutes de marche pour rejoindre le spot et voilà nous sommes à pieds d'œuvre. La surface est recouverte de renoncules, seules quelques petites coulées permettent de pêcher un peu notamment sur le bas du parcours. Christophe décide de pêcher plus en amont et il prendra quelques ombres communs et autres chevesnes. Pour ma part plus en aval, chevesnes et vandoises se moquent de moi et c'est avec bien du mal que j'arrive à en prendre un de chaque. Ensuite je décide de pratiquer sur une grosse veine d'eau où j'ai entendu un poisson claquer un gros gobage. Sur ce dernier, je prends un ombre et casse sur un autre ... Après c'est le calme absolu, je remonte un peu vers l'amont et derrière le champ de renoncules il y a un beau courant où il me semble distinguer de l'activité. C'est bien ça, il y a quelques poissons en poste, le vent souffle un peu comme hier mais moins violemment, j'arrive à poser correctement une fois sur deux et cela paye rapidement, je me retrouve pendu avec un superbe porte étendard mais la lutte est de courte durée car il se réfugie dans les renoncules et mon bas de ligne cède ! Je mets une nouvelle pointe, je pose, gobage, ferrage, bagarre, renoncules, cassé !!! Je peste contre ces maudites renoncules et je suis obligé de quitter la zone, inutile de mettre des piercings à ces pauvres poissons, ils sont bien assez joli comme ça. (pas sûr que ça rende beau d'ailleurs)


Je rejoins Christophe et chacun de notre coté, sur deux veines d'eau, nous allons enchaîner les captures, lui des ombres et moi des vandoises et à un moment encore une petite truite. Nous sommes restés bien tard jusqu'au dernier moment, là où la rivière et nous ne font plus qu'un ... Tiens ça ma rappelle un film ça, pas vous ?

Notre terrain de jeu est de plus en plus restreint par la faute de ces satanées renoncules, j'espère que le beau temps va durer encore quelques jours afin de faire chauffer ces dernières pour qu'elle noircissent un peu et qu'elle finissent par se décomposer, par là-dessus un petit coup d'eau pour finir de nettoyer la rivière et ensuite nous pourrons à nouveau profiter de chaque secteurs. A quand une rivière sans toutes ces mauvaises herbes ? En attendant, je pense que je n'ai pas fini de pester ...


jeudi 24 juin 2010

Sortie sur le Doubs à la goule


Encore une nouvelle sortie avec mon club, la Phrygane Spinalienne en cette fin de mois de Juin, le temps n'était pas très engageant et c'est uniquement à quatre que nous sommes partis en direction de Goumois afin d'y retrouver un de nos comparses qui était déjà sur place depuis la veille. Vers neuf heures trente nous allons chercher les permis journaliers à "la chipote", petit commerce local très sympa et atypique, où la patronne, Agnès, nous explique qu'il est possible que la route de la goule soit coupée pour cause de bûcheronnage. Ensuite nous allons boire un café sur les conseils d’Agnès pour laquelle nous ferons mettre le pain de coté au commerce "le montagnon", ce commerce est très original et l'on y trouve de tout. Vin et spiritueux en tout genre, de nombreux produits locaux, miel, saucissons, fromages et encore beaucoup d'autres choses dont la liste serait bien trop longue à écrire ici. J'en ai profité pour acheter un saucisson de montagne et un comté avec dix huit mois d'affinage.

Après ces quelques emplettes, il est temps d'aller retrouver notre ami, Dominique, qui doit trouver le temps long. Nous remontons par la corniche de Goumois, Charmauvillers, au cœur du village à gauche toute pour prendre le chemin de la goule mais à peine la descente entamée qu'un panneau et des barrières nous empêchent d'aller plus loin. Il faut rebrousser chemin et passer par le coté suisse, personne de nous ne connais le chemin, et nous n'avons pas pensé à demander à Agnès comment faire si le chemin venait à être coupé, malgré cela nous arrivons à joindre notre compère déjà sur place qui nous explique le chemin à emprunter. Il faut traverser le Doubs à Goumois, remonter sur Saignelegier, prendre la direction de la chaux de fond, arrivé à Le Noirmont, une petite pancarte sur la droite indique la goule. La descente est moins escarpée que par le coté français mais c'est bien plus long, par endroit il faut malgré tout faire attention car le ravin est assez impressionnant et il n'y a pas forcément de bonne barrière de sécurité.

Nous allons nous garer du coté Suisse après le barrage, nous continuons vers la centrale et même encore un peu plus loin jusqu'au parking à coté des deux chalets. L'heure est déjà bien avancée, chacun monte sa canne et décide de la technique qu'il va employer, Jean pratiquera en noyée, Michel et Dominique la sèche. Mon padawan et moi même décidons de descendre bien aval sur un secteur moins mouvementé afin de pratiquer en nymphe à vue. Après un gros quart d'heure de marche nous arrivons sur le secteur et à peine arrivé sur place nous allons nous rendre compte que la pratique de la N.A.V sera totalement impossible ce jour. L'eau est un peu piquée, ceci s'explique vu les conditions météo depuis deux jours, la pluie n'a de cesse de tomber. Après un léger temps d'observation de la zone, nous décidons de pêcher en sèche sur ce secteur, quelques poissons gobent avec parcimonie, mais au fur et à mesure de l'avancement de la matinée les gobages s'intensifient et une véritable éclosion a lieu. Des grands éphémères dérivent au gré du léger courant et se font happer par tantôt une truite, tantôt un ombre commun voir même des poissons blancs ...

Le secteur étant calme, une fois rentré dans l'eau il faut se déplacer en douceur sans quoi les poissons désertent. Heureusement j'ai fais une petite reconnaissance de la zone pendant la semaine  et je sais où il faut passer pour rentrer dans l'eau afin d'aborder les poissons dans les meilleurs conditions. Au bout de quelques minutes, les poissons reprennent leur activité, à peine le temps de trouver la bonne dérive qu'une averse de pluie avec des rafales de vent survient. La pêche n'est pas possible dans ces conditions, alors nous prenons notre mal en patience en restant figés au beau milieu du Doubs. Plus en aval, un groupe de pêcheurs est abrité de la pluie sous les arbres, ils doivent nous prendre pour des fous, ce que nous sommes peut-être.


Le temps s'améliore un peu, sur mon secteur c'est le calme plat par rapport à précédemment, seul un poisson se manifeste, je lance mon émergente mise au point suite à mon précédent séjour, la dérive ne me semble pas bonne, le fil est passé devant la mouche, je relève la canne avant l'arraché et c'est à ce moment précis qu'une superbe truite zébrée décide de monter sur la mouche, c'est trop tard, la mouche drague et la truite flaire le piège, elle ne remontera plus ! Après cet épisode, j'entends dans mon dos ce qui ressemble à des gobages, je me retourne et aperçois sur la berge opposée quelques poissons actifs. Sur ce secteur, il y a deux veines d'eau en bordure et moins d'eau au milieu de la rivière. J'attaque les poissons bien décidés à ne pas finir capot le matin, je prendrai deux ombres et une petite truite méditerranéenne. Pendant ce temps là, mon padawan convoitait une truite récalcitrante qui est montée plusieurs fois sur son artificielle mais sans jamais pouvoir la prendre.

Nous avions fixé rendez-vous au reste de l'équipe pour treize heures aux voitures pour prendre le repas de midi en commun. Captivés par les poissons nous sommes en retard de presque un quart d'heure. Durant le chemin du retour, mon padawan effectuera une figure de style en glissant sur les feuilles et le chemin en devers, heureusement ni le matériel ni l'homme n'en souffriront. Une deuxième cascade, encore plus violente, sera à mettre à son actif juste après le repas du soir. Pourtant il n'a pas touché au minervois 2002 que Michel nous avait fait déguster ...

Revenons à nos moutons, nos poissons plutôt, le repas du midi sera pris à l'abri du chalet en contrebas du chemin. Chacun y va de sa petite préparation, goutte moi ceci, goutte moi cela, avec pour finir le fameux fromage acheté le matin même. La pêche du matin est décortiquée, apparemment les poissons étaient vraiment à table sur les sèches et Michel à réussi cinq captures, je ne communiquerai pas le nombre de ratés car c'est impressionnant et l'on ne me croirait pas, je pense néanmoins que dans le tas il devait y avoir des fausses montées d'ombre commun qui au moment de redescendre après avoir flairé le piège font un remous avec la queue ou leur dos. (J'ai vu ceci durant l'après midi) Jean et Dominique me pardonneront car je ne me rappelle pas du nombre de captures qu'ils ont effectué durant la matinée. A signaler, Michel a pris un mini bain, heureusement il portait une ceinture de wading et l'eau n'est que très peu rentrée, mais suffisamment pour être plus qu'humide...


L'après midi, Jean et Michel pêcheront plus amont, en dessous de la réserve après la centrale électrique, aucune prises enregistrées ! Dominique attaque juste en amont du chalet au niveau des roches, le niveau commence à monter, visiblement il avait repéré quelques poissons en fin de matinée et il était bien décidé à en découdre avec ces derniers. Cela se passera plutôt bien, de là où nous sommes avec mon padawan nous le verrons combattre avec quelques poissons. Cependant, il poussera un cri de rage au moment où il dépiquera une jolie truite qui lui avait donné du fil à retordre, Arghhhhh ! De notre coté, le résultat est mitigé, en fait je me suis positionné à l'endroit où Michel pêchait le matin sans le savoir, de nombreux poissons montent mais il est difficile de les prendre. Domi, mon padawan aura bien du mal lui aussi, la présentation est très importante et il faut des dérives parfaites avec la mouche se présentant en premier sans quoi aucune capture n'est possible car il s'agit d'un banc d'ombre. Il va falloir batailler également pour trouver le bon modèle de mouche, à un moment je vais finir par trouver le truc et enchaîner les prises. A ce moment là, j'invite mon padawan à venir sur ce secteur afin qu'il puisse en profiter à son tour. Depuis un bon moment, j'ai repéré un beau gobage devant une roche avec une accélération de courant, l'endroit idéal pour une belle truite, je tente de l'approcher en traversant la rivière. Le poisson est maintenant à portée de canne, je jauge l'endroit, je vois une grande éphémère se faire engloutir dans un minuscule gobage, je sais précisément où poser mon émergente, pour bien faire il me faut effectuer un lancer en revers, tout se passe bien, le bas de ligne est correctement posé, la mouche dérive et se présente bien face au poisson. C'est le moment, l'artificielle disparaît de la surface saisie par la gloutonne truite, ferrage, le poisson est au bout, il remonte la veine d'eau puissante, le combat est engagé, le moulinet dévide quand tout à coup je me rends compte de mon erreur, mon bas de ligne est bien trop fin, je suis en dix centième et cela me parait bien juste. A peine le temps de m'en rendre compte que je sens le poisson qui donne de furieux coups de tête, c'est trop tard, le fil cède et je suis dépité. Comment ai-je pu ne pas changer la pointe de mon bas de ligne ? C'est bien fait pour moi, je le savais que ce poisson était de belle taille, j'aurais du y penser. Ainsi s'achèvera la fin d'après midi, Jean et Michel nous rejoindront au moment où la pluie refait son apparition, Dominique est reparti en direction des Vosges car il a des obligations pour le lendemain.

Cette fois c'est Jean qui a pris un bain, il ne pêchera plus pour cette journée, mais il a visiblement pris du plaisir et quelques poissons. Il est dix huit heures et nous allons prendre une sage décision à savoir, prendre le repas du soir maintenant en espérant que la pluie cesse, ensuite nous essaierons de faire un petit coup du soir histoire de finir cette journée en beauté. C'est pendant ce repas que nous aurons la joie de faire la fête à une bouteille de minervois qui laissera à jamais une trace au fond de mon être. Pouah ! Je fais la fine gueule maintenant mais bon, il n'a pas fini pour autant sur le talus mais bel et bien dans nos gosiers !

Tandis que Jean se change et range ses affaires, nous repartons pour une dernière partie puisque la pluie ne tombe plus. Nous changeons encore de secteur, cette fois en aval, l'eau a encore monté, J'avais pêché le secteur au coup du soir la dernière fois et j'en avais gardé de bons souvenirs avec des truites devant chaque roche. Mais cette fois, une bonne partie des roches est submergée, pour autant de jolis courants se forment et la pêche reste praticable, des gobages ont lieu donc cela devrait bien se passer. Nous sommes tous les trois concentrés sur le même secteur et il y a du poisson à faire, je ne m'en prive pas. A un moment, j'arrive à faire une truite de taille modeste et au moment où Domi s'approche pour faire la photo, Michel est à son tour en train de lutter avec un poisson. Comme il est relativement proche de nous, aussitôt après le combat il vient nous retrouver pour faire la photo. C'est bien la première fois que nous arrivons à faire ce genre de photo, c'est vraiment sympa, merci Domi !


Les deux truites sont prises à moins de dix mètres l'une de l'autre et pourtant les robes sont différentes, une est plus claire que l'autre. Ceci s'explique car, celle de Michel était postée sur une gravière en pleine lumière tandis que la mienne était cachée une fois de plus devant une roche très sombre. Quelques minutes plus tard, je suis à nouveau à la lutte avec une truite et devinez quoi ? Michel aussi, seulement ni lui ni moi ne mènerons le combat à son terme, les poissons se dépiquent juste avant l'épuisette ! Une fois de plus, je décide de bouger un peu en allant vers la bordure, j'ai à nouveau repéré des gobages, je vais reprendre trois truites et en rater autant ! Il faut dire que l'eau commence sérieusement à devenir trouble et je me demande si les poissons ne loupent pas la mouche sèche ? Ou tout simplement c'est moi qui ne suis pas bon ... (c'est plus sûrement ça !)

Une histoire incroyable s'est produite en ce début de soirée, mon padawan a réussi à attraper une hirondelle ! Le fil s'est enroulé autour de l'aile, la mouche a croisé le fil et hop, l'hirondelle a fini dans l'eau, elle s'est bien demandé ce qu'il lui arrivait. Elle a bien sûr été libérée dans l'instant mais ensuite elle est montée sur la manche de mon padawan pour finir sur sa casquette. Elle n'a pas quitté son "perchoir" et finalement au bout d'une demi-heure il a fallu l'aider à s'envoler et elle s'en est allée rejoindre sa colonie.


La pluie fait son retour, le niveau d'eau monte toujours et l'eau se trouve de plus en plus, les gobages s'estompent, je descends retrouver mes deux compères et d'un commun accord nous décidons de mettre fin à cette séance et d'aller retrouver Jean à la voiture, il est vingt heures trente. Désormais, rangement rapide du matériel et nous sommes en route pour un long retour vers les Vosges, presque trois heures de route. Durant le trajet nous aurons tout le loisir de ressasser nos souvenirs de la journée qui fut d'un bon tonneau. (Elle est bonne hein ?)

Pour conclure, je dirais que je suis un peu réconcilié avec cette rivière car en deux séances j'ai pris énormément de plaisir et de poissons même si les conditions climatiques ne plaidaient pour nous pauvres pêcheurs. Si je me remémore l'année deux mille cinq, cela n'a rien à voir mais j'en ai déjà parlé dans un post précédent. Ce samedi aucun lâché d'eau n'est venu nous perturber et c'est une bonne chose. Maintenant, il faut faire attention car cette rivière a beaucoup changé, certes il reste des poissons mais attention à ce qu'elle ne subisse pas le même sort que la pauvre Loue qui souffre actuellement. J'espère que les causes seront rapidement connues et que les bonnes mesures seront employées afin que la rivière puisse se reconstruire dans les meilleurs délais.

vendredi 18 juin 2010

La fausse oreille de lièvre


L'oreille de lièvre sans aucun poils d'oreille, s'il est une mouche sans laquelle je ne partirais pas à la pêche, c'est bien celle-ci, mon "padawan" non plus! C'est une superbe émergente qui peut figurer un tas d'insectes à elle seule, pour peu que l'on fasse varier les couleurs du corps et de la collerette. Ce montage peu pêcher haut sur l'eau s'il est légèrement graissé mais aussi flotter bas, voir très bas si l'on salive un peu la mouche. L'oreille de lièvre est un peu ma mouche à tout faire, il m'est même arrivé de l'utiliser en réservoir et cela fonctionne aussi !

Hameçon : B401 #18
Soie de montage 8/0 Rusty Dun (Uni-Thread)
Cerques : Coq du limousin
Corps : Dubbing de lièvre clair
Collerette : Masque de lièvre clair

Commencer les enroulements de soie de montage à trois millimètres de l'œillet et s'arrêter à l'amorce de la courbure


Fixer les cerques en coq de limousin sous deux tours de soie maximum et régler la longueur. Ici la longueur des cerques est égale à la longueur utile de l'hameçon.


Fixer solidement les cerques en veillant à ce qu'ils ne tournent pas sur la hampe. Poser un dubbing aéré sur le fil de montage sans poix, les fils d'aujourd'hui sont souvent pré-poissé, En roulant avec les doigts cela doit suffire à faire adhérer les poils.


Enrouler le dubbing sur la hampe jusqu'à trois millimètres de l'œillet en spire jointe. Le corps doit être légèrement velu pour un meilleur rendu. Si vous avec débuté le montage comme indiqué, il suffit de s'arrêter où il n'y a pas de soie sur la hampe !


Préparer une boucle à dubbing appelée aussi "dubbing loop", emprisonner le fil avec l'outil de votre choix, revenir sur la hampe, une longueur de cinq centimètres est suffisante, puis faire un tour mort autour des deux fils constituant la boucle, repasser sur la hampe en allant vers l'œillet, laisser le fil en attente, garder un millimètre pour finir la mouche.

Sur le masque de lièvre, peigner les poils afin qu'ils soient tous dans le même sens, c'est l'étape capitale, maintenir les poils avec les doigts de la main gauche, à l'aide du ciseau (main droite) couper à la base de la peau. Sans lâcher les poils débarrasser les de la bourre avec les doigts de la main droite, il ne doit vous rester que les poils. Opération délicate suivante, changer les poils de main et  les insérer dans la boucle, attraper les pieds des poils avec la main droite, les pointes des poils doivent être courbés. En fonction de l'orientation de cette courbure dans la boucle à dubbing, la fausse collerette sera orientée vers l'avant ou l'arrière.

Pour le montage qui nous concerne, les poils doivent être orientés vers l'arrière. L'étau face à soit, positionner les poils de masque de lièvre avec la courbure vers le monteur. (les pointes qui viennent vers vous) A ce stade, penser à régler la longueur, ici légèrement supérieur à la courbure.


Avancer les poils au plus prés du départ de la boucle, couper les pieds des poils d'un seul coup à un ou deux millimètres du fil de la dubbing loop. Il faut utiliser un ciseau droit qui coupe très bien car les poils ne doivent en aucun cas bouger de la boucle sinon tout serait à refaire ...


Vriller cette boucle avec l'outil à dubbing, cela vous donnera un faux hackle en lièvre.


Maintenant il faut rabattre tout les poils d'un même coté à l'aide des doigts en maintenant une tension avec l'outil à dubbing.


Il ne reste plus qu'à enrouler ce faux hackle en spires très serrées afin de faire une collerette. A chaque demi tour effectué, rabattre les poils vers l'arrière, cela facilite leur orientation. Arrivé à un millimètre de l'œillet stopper la dubbing loop à l'aide du fil de montage laissé en attente. Il ne reste qu'à couper le reste de la boucle et faire un joli nœud final, je préfère le wipp finish qui évite de mettre du vernis.


Voilà, le montage de l'oreille de lièvre est terminé. Je vous souhaite de jolies prises avec cette mouche ! Vous pouvez faire varier les couleurs afin d'imiter un nombre conséquent de petits éphémères. A savoir que bien d'autres montages peuvent être dérivés de cette mouche. J'en veux pour preuve, ci dessous une émergente de mouche de mai construite sur le même principe. (collerette en dos de lièvre)



mercredi 16 juin 2010

Le Doubs Franco-Suisse à Goumois


En prévision d'une future sortie avec le club mouche d'Épinal, j'avais décidé de me rendre en Franche-Comté sur le Doubs au niveau de Goumois, à la frontière Franco-suisse. Une journée sans soleil avec même du brouillard juste avant de redescendre vers ma destination finale, un peu de pluie fine en fin de matinée et tard le soir. Cela faisait cinq ans que je n'avais pas pêché cette rivière, je me souviens de deux séjours mémorables avec l'ami Patoche en juillet deux mille cinq qui s'était soldés par des échecs cuisants, il faut dire que nous n'avions pas eu de chance, conditions météorologiques catastrophiques et lâché d'eau systématique ...

J'avais un souvenir particulier du pré Bourassin, que nous avions rebaptisé pour l'occasion, et aussi c'est là que j'ai débuté la journée. Je suis surpris de voir la qualité du fond qui est recouvert de mousse, ce n'est pas très engageant. Un groupe de canoës est arrivé et m'est presque passé dessus, leur comportement est inadmissible. Résultat, peu de poissons dehors, une truite tentée presque une heure après sans réussite mais sans la faire fuir au premier geste. Trois ombres sur un radier analyseront les quelques nymphes que je leur présenterai sans toutefois croquer dedans. Un blageon gobera une émergente en lièvre assez clair juste avant que je ne décide de quitter la zone pour aller plus en amont.

Rapide casse croûte au cul de la voiture et hop, à la goule. Je me rappelle bien de la route qui est assez atypique en passant par la corniche de Goumois, dommage que le temps soit si couvert, je ne verrai rien du point de vue. Après la descente vers la goule, c'est toujours aussi impressionnant, on a l'impression que la descente n'en finira jamais, je franchi le Doubs et vais me garer du coté Suisse. Arrivé sur la berge je constate que l'eau est cassée, il se pourrait bien qu'un lâché d'eau soit en cours. Les herbes sur la bordure sont couchées par le poids de l'eau, je scrute le moindre centimètre carré de la surface, il n'y a aucune activité.

Je décide de descendre vers l'aval dans la partie calme du parcours en espérant voir une truite ou deux sur la bordure. A un moment j'en trouve une, je suis a proximité du chemin, un chien de race labrador vient me saluer, je bouge, le caresse et voilà, la truite a disparu. Plus bas, j'en trouve une qui fait la bordure mais impossible de lui présenter une nymphe et de toutes façons, même si je pouvais lancer, je ne pourrais pas combattre si la truite venait à prendre. Plus tard, j'aperçois les premiers gobages en même temps qu'une éclosion multiple, des phryganes, des petits et des grands éphémères. J'arrive à trouver un endroit pour traverser afin de mieux me placer et cela va payer aussitôt. Je pêche en émergente, oreille de lièvre, sedge, je manque deux ou trois poissons avant de réussir finalement à en mettre un dans l'épuisette.

Après le repas du soir, je décide de rester car il fait encore doux, je vais pêcher un secteur plus tourmenté, de la brume forme une petite nappe à la surface de l'eau, cela ne figure rien de bon pour la fin de soirée. En pêchant l'eau, je fais monter quelques poissons truites et ombres de petite taille, ils montent tellement vite qu'ils n'attrapent pas ma mouche ! Je change encore de mouche et cette fois c'est la bonne, un bon vieux cul de canard avec des ailes en V. Ferrage dans le vide et décrochage ont été de la partie mais j'ai néanmoins remis trois poissons dans l'épuisette. La luminosité baisse et je me dis qu'il serait temps que je sorte de l'eau car je n'ai pas de lampe et j'ai encore deux heures et demi de route avant d'être à la maison.

Sur une petite île, une traînée blanchâtre attire mon regard, je m'approche et que vois-je ? On dirait un poisson qui est échoué, j'avance encore et je suis bien obligé de croire à ce que je vois. Un gros brochet gît sur les cailloux, je le touche, elle est morte, c'est une femelle, et c'est tout frais ! Aucune trace de maladie visible, pas de triple ou hameçon lui clouant le bec l'empêchant de se nourrir, avouez que cela parait surprenant ! Tiens, cela me rappelle quelque chose, allez voir sur le blog de l'ami Marc : Cliquez ici

Je ne suis pas loin de penser qu'une fois de plus nous pouvons remercier ces superbes installations que sont les barrages hydro-électriques qui font des éclusées, détruisent la rivière et piègent les poissons de temps à autres. J'étais bien dégoûté pour retourner dans les Vosges.

lundi 14 juin 2010

Partage au bord de l'eau


Cette saison je n'ai quasiment effectué aucune sortie seul jusqu'à ce jour. Auparavant, j'étais bien plus solitaire, mais depuis mon retour dans les Vosges à la moindre occasion, c'est fly-fishing avec les potes ! J'aimais me retrouver seul dans mon élément, l'eau les mouches, naturelles ou artificielles, les poissons et toute l'ambiance qui va autour. J'ai beaucoup appris dans ces moments là, mais cela a été long, très long. Après ce long chemin de croix, j'essaie d'aider les gens du club dont je fais partie à franchir les différentes étapes pour devenir de véritables pêcheurs à la mouche. Je n'ai pas la prétention d'être un dieu en la matière mais je possède une solide expérience de presque vingt années de pratique. Apprendre les techniques de bases pour le lancer, de posé, techniques de pêche, mais cela ne s'arrête pas là. J'aime arriver à faire comprendre aux débutants et autres que la rivière n'est pas une ressource inépuisable et qu'il faut savoir ouvrir sa main pour relâcher quelques poissons.

Il n'est pas chose aisée que de transmettre son savoir et j'essaie de faire du mieux que je peux. Aussi chaque fois qu'un de mes "apprentis" capture un poisson, je suis heureux pour lui comme si je l'avais capturé moi même. Voir le sourire d'un "jeune pêcheur à la mouche" qui prends son premier poisson et qui le relâche est quelque chose d'unique.

Depuis bientôt un an, j'ai rencontré Christophe par l'entremise de Marc et j'avoue qu'à chaque partie de pêche ensemble, nous passons de très bons moments. Encore le week-end dernier, nous avons profité d'une bonne tranche de vie.

Avec Hélène et Michel, un petit bout de fil monté comme il faut, une mouche bien faîte et cela va tout de suite mieux. Les prises se succèdent les unes aux autres ! Merci au passage à Laurette pour les photos sur le No-Kill.
Je pense profiter des jours prochain pour rendre visite à la franco Suisse aux environs de Goumois, où de toutes façon nous avons une sortie de programmée avec le club, si les turbineurs ne jouent pas trop avec leurs vannes, j'espère pourvoir prendre quelques photos sympathique de truites zébrées ...

Pour finir, dans le petit montage ci dessous, vous trouverez quelques séquences photos ou vidéos de parties de pêche entre amis. Bon visionnage !



PS : Merci à Christophe pour les clichés avec les ombres, nous avons encore passé de bons moment, encore hier soir sur un de mes petits coins préférés.

jeudi 10 juin 2010

Le vol des éphémères


Au cours du début de soirée de la sortie sur la rivière Ornain fin mai 2010, nous avons observé un magnifique spectacle. Des millions d'éphémères effectuaient leur ballet nuptial. Cela faisait très longtemps que je n'avais eu la chance de revivre ces instants, aussi je n'ai pas résisté à l'envie de partager ce moment avec vous.


Après ces quelques images, faisons un peu plus connaissance avec les éphémères.
Les nymphes peuvent vivre de plusieurs semaines à environs trois ans ! Après l'éclosion les heures sont comptées environ une dizaine, émergence, passage de subimago à imago et finalement spent. En effet aussitôt après l'accouplement les mâles meurent d'épuisement et les femelles utilisent leurs dernières forces pour aller pondre sur la rivière et mourir à leur tour.

mercredi 2 juin 2010

Coup du soir, espoir ...


Mardi premier juin, dix-neuf heures trente, le temps est gris, la température extérieure et de dix-sept degrés celcius, j'ai décidé de ne pas rester à la maison ce soir. Je vais aller rôder vers la rivière, peut-être qu'un coup du soir sera envisageable. Arrivé sur place, pas un gobage ne crève la pellicule, sans doute que le coup d'eau de dimanche y est pour quelque chose. Autant essayer tout de même afin de ne pas avoir de regrets, aussi je m'équipe et juste avant vingt heures, je suis en mesure d'effectuer mon premier posé. J'ai accroché à mon bas de ligne une phrygane noire après en avoir aperçu quelques unes voler au raz de l'eau. J'avais monté deux exemplaires de cette mouche il y a au moins deux ans et ne les avaient quasi jamais utilisé.

Revenons à mon premier posé, la mouche dérive correctement, je vois un gobage ou plutôt un dos de truite A.E.C, je ferre comme un âne et c'est la casse ! Je relie la deuxième phrygane noire, à la deuxième dérive, gobage, ferrage, cette fois un peu trop tard ... La goulue truite a avalé la mouche et pour ne pas l'abîmer, je coupe le fil. En moins de temps qu'il ne faut pour le fabriquer, me voilà sans ce modèle qui apparemment faisait ravage ce soir ! Qu'à cela ne tienne, j'ai d'autres phryganes de couleur marron foncé dans ma boîte, cela fera l'affaire quand même.

Compte tenu du ciel nuageux, il m'est tout de même difficile de voir l'artificielle, de surcroît j'ai oublié les lunettes polarisantes. A cette heure, je me demande si elles auraient servi à grand chose ? Je pêche au jugé plus qu'autre chose, je devine où se trouve ma mouche, si un gobage se produit dans la zone, je ferre, dans le doute on ne sait jamais. Ne pêchant pas sur un plat bien au contraire, il faut rester vigilant car les gobages sont plutôt furtifs !

Pour pratiquer de la sorte il est très important de bien connaitre la longueur de son bas de ligne et d'avoir toujours le même geste de lancer, sinon la mouche se posera toujours différemment ce qui nuira à l'appréciation de la distance et donc à la qualité de la pêche. Ce soir je m'en sors plutôt bien avec quatre truites Arc en Ciel, une superbe Fario, un Ombre commun et aussi un Chevesne. Le tout en à peine une heure et demi car à vingt et une heure trente je suis à la voiture avec de bons souvenirs. Parmi ceux là, j'ai décroché une magnifique truite fario ou de Moselle, je sais ou tu es ma belle, nous nous reverrons !


Enfin pour finir ce petit récit, parmi les quatre truites A.E.C il y en a une qui est très spéciale. Je m'explique, vous souvenez-vous de la première dérive de la soirée avec la phrygane noire et un gros ferrage de bourrin suivi d'une casse ? Certains d'entre vous vont penser que je fabule mais peu importe, cette truite je l'ai reprise dans la soirée mais le pire est à venir. Cette truite avait une force extraordinaire et pour cause, je l'ai prise au raccroc entre la nageoire dorsale et le derrière de la tête et devinez quoi ... En retirant ma mouche, j'aperçois du fil je regarde de plus près et là je retrouve ma première mouche de la soirée qui elle aussi était piquée sur le poisson mais pas dans la gueule. Il n'est pas étonnant qu'avec des histoires de la sorte, les pêcheurs passent souvent pour des menteurs !

La saison des coups du soir devrait ne plus tarder maintenant et je compte bien en profiter. Il faudrait juste que je fasse un sérieux point dans les boîtes d'artificielles car je n'ai pas grand chose et cela ne fera pas la saison, c'est sûr ! Avec seulement deux ou trois exemplaire d'une série cela ne permet pas de pêcher dans de bonnes conditions. Il va donc falloir sérieusement songer à passer quelques heures derrière l'étau de montage afin de regonfler les boîtes …